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Définitions : ShareWare et autres Wares
Donc, comme il a été dit en préambule, vous avez décidé de devenir auteur de shareware. Mais tout d'abord, qu'est-ce donc que le shareware ? Absent des textes légaux, absent du dictionnaire, il semble difficile de lui trouver un sens précis. De plus, il risque fort d'avoir un sens différent selon la personne qui utilise ce vocable. Essayons malgré tout de lui donner une définition très générale : "Système de diffusion de données et de programmes informatiques dont l'auteur autorise la reproduction et la diffusion de manière très étendue." Par extension, le mot shareware s'applique aux données et aux programmes eux-mêmes. S'agissant du système de diffusion, les choses sont à peu près claire, cette définition peut suffire. S'agissant des données et programmes, les choses sont un peu moins simples. En effet, à ce niveau intervient l'existence ou non d'une rétribution de l'auteur et le mode selon lequel cette rétribution s'effectue. Passons en revue les différents concepts entre lesquels vous allez devoir faire votre choix. Le domaine public. En plaçant votre oeuvre dans le domaine public (DP) en général avec le code source, vous donnez l'autorisation à tous, non seulement de l'utiliser, mais également de la transformer. Néanmoins, en droit français, vous restez propriétaire des droits moraux qui eux sont incessibles (Voir la partie "Les droits d'auteur"). Le libre. Version plus sophistiquée du DP. Le libre est diffusé avec le code source et s'accompagne en général d'un système de licence de façon à garantir que personne ne s'approprie le logiciel ou le code. En général, le libre est le fruit d'un travail collectif. Linux est en un des meilleurs exemples. Le freeware. Le freeware est la mise à disposition de tous de votre oeuvre, sans demande de contribution, mais avec l'intention de préserver vos droits sur cette oeuvre. La "scene". Pour les partisans de l'"art pour l'art". Il s'agit de travailler en groupe (demomakers) pour le plaisir, pour chercher à se perfectionner ou à montrer ses talents, en concevant des produits mélant graphisme, musique et code performant, sans fonctionnalité particulière. Le logiciel en libre-essai. Dans ce cas, l'auteur propose à l'utilisateur un contrat "moral" en lui demandant de verser une contribution en cas de réel usage du produit. Notez qu'il s'agit là de l'acceptation la plus communément admise du mot shareware. Les versions de démonstration. Il n'y a plus de contrat moral, l'auteur utilise simplement les circuits de distribution du shareware pour promouvoir son produit au moyen d'une version "publicitaire", généralement appelée Démo ou Démoware. Les autres systèmes Il existe encore bien d'autres systèmes. La cohabitation d'une version entièrement gratuite et fonctionnelle avec une version professionnelle aux capacités plus étendue, est, pour l'utilisateur, un bon compromis entre le démoware et le shareware. Il existe aussi des sites web où les auteurs offrent leurs produits gratuitement et cherchent à rentabiliser leurs services par la publicité. Notez par ailleurs que certains auteurs, ayant mis leurs produits en ligne sur leur site en refuse la libre diffusion par les distributeurs classiques, tout en utilisant le système du libre essai. Comme vous le voyez, tout cela n'est limité que par l'imagination des auteurs. Il s'ensuit donc une assez grande confusion due au fait qu'il s'agit d'un monde en constante évolution, que ce soit au niveau du logiciel qui englobe de plus en plus la notion de service, qu'au niveau de la distribution où il existe de plus en plus de possibilités. La confusion est d'autant plus grande qu'il n'y a pas ou plus de terme générique désignant l'ensemble de cette production. Nous allons donc, pour essayer d'être clair, privilégier dans la mesure du possible, les termes "Libre diffusion" pour le mode de distribution et "Libre essai" pour désigner le shareware dans son acceptation courante actuelle. Le mot "Shareware" (avec les guillemets) sera utilisé dans son sens le plus large. Voilà pour les définitions. Maintenant, il va falloir vous situer dans cette "grille" en fonction de vos propres objectifs. Ça parait assez simple de prime abord : Si vous êtes complètement désintéressé, vous choisissez le DP. Si vous voulez participer à une grande aventure collective, vous devenez "linuxien", par exemple. Si vous êtes partisans de l'"art pour l'art" vous entrez dans le monde des "sceners". Si vous êtes désintéressé mais désireux de mieux préserver vos droits intellectuels vous choisissez le freeware. Si vous êtes tenté par l'aventure ou au contraire très confiant dans la qualité de votre production, vous choisissez le libre essai. Si vous préférez une démarche commerciale, vous optez pour les versions de démonstration. Mais, bien entendu, les choses ne sont pas si simple que ça ! Les auteurs de "sharewares" ont inventé tout un tas de subtilités qui rend parfois difficile le classement dans l'une ou l'autre de ces 4 catégories. Si vous examinez attentivement chaque produit, vous allez faire des découvertes les plus inattendues, aussi bien chez ceux qui prônent l'altruisme le plus large que chez ceux qui professent l'intégrisme le plus obtus ! Et c'est sans doute ça qui est le plus passionnant dans l'aventure du shareware. Il y a le classique CardWare et ses dérivés. Ces méthodes sont pratiques pour ceux qui veulent avoir un effet de retour et connaître l'impact qu'a leur produit sur les utilisateurs. Dans le libre essai lui-même, de nombreuses variantes existent quand aux limitations du produit, que ce soit dans les fonctionnalités ou bien dans la limitation du temps d'utilisation. Certains produits ont par définition une durée de vie limitée, ceux qui sont basés sur des modalités ou des législations qui évoluent (Calcul d'impôts ou suivi des coûts de connexion par exemple). Dans ce cas, une version entièrement opérationnelle devient de facto une "version de démonstration" au bout d'un certain temps. Certains produits intègrent la présentation du reste de la production de l'auteur, devenant par là un support "publicitaire" pour les autres produits. Certains "logiciels de démonstration" sont tellement démonstratifs de la qualité du produit qu'ils en deviennent de vrais "libre essai", tandis que certains "libre essai" utilisent de telles subtilités qu'ils méritent tout juste l'appellation de "logiciels de démonstration". D'autres enfin font appel à la générosité de l'utilisateur sans mettre en avant une "obligation morale", convaincus que cette dernière façon de procéder ne servirait qu'à provoquer la plupart du temps qu'un réflexe "immoral" chez l'utilisateur. Pour clore ce premier chapitre, et pour vous permettre de faire tranquillement votre choix, nous allons vous donner un tout petit conseil : Regardez de près le plus grand nombre de "sharewares", lisez leur documentation et faites vous une idée personnelle de l'orientation que vous voulez donner à votre démarche. Et si ça vous dit, n'hésitez pas : Innovez !! Il n'y a pas de restriction, vos utilisateurs seront seuls juges. . Sources : Flore système Série "Florum" 1993-1995 Article paru dans Rush Magazine n°8 1998 Réédition Flore système année 2002 |